- échoppe
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• escope v. 1230; a. néerl. schoppe, avec infl. de l'angl. shop « magasin »♦ Petite boutique, ordinairement en appentis et adossée contre un mur. ⇒ baraque. Une échoppe de cordonnier. Échoppes des bazars, des souks. échoppe 2. échoppe [ eʃɔp ] n. f.• eschope 1579; eschaulbre 1366; lat. scalprum « burin, ciseau »♦ Techn. Outil à pointe taillée en biseau qu'emploient les ciseleurs, graveurs, orfèvres. ⇒ burin.échoppen. f. Petite boutique, le plus souvent faite de planches et adossée à un mur. échoppe de cordonnier.————————échoppen. f. TECH Burin de graveur.I.⇒ÉCHOPPE1, subst. fém.Petite boutique en appentis, adossée à un mur et faite généralement de planches. Ce friteur, dont l'échoppe était appuyée contre une maison branlante, soutenue par de gros madriers verts de mousse (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 784). Une échoppe primitive de barbier, dont la profession est écrite à l'encre sur le crépi du mur (GONCOURT, Journal, 1875, p. 1064) :• À quelques maisons de la sienne, était une échoppe de savetier, un peu en contre-bas de la rue, — quelques planches clouées ensemble, avec des vitres et des carreaux de papier. On y descendait par trois marches.ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, p. 1293.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1230 escope (ERNOUL, État de la cité de Jérusalem, éd. H. Michelant et G. Raynaud, p. 34); 1285 eschope (Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p. 318). Empr. au m. néerl. schoppe « id. » (VERDAM; VALKH., p. 121); le mot est attesté d'abord dans le Nord de la France, cf. GDF. Compl. Bbg. SCHWAKE (H. P.). Zur Frage der Chronologie französischer Wörter. In :[Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 492.
II.⇒ÉCHOPPE2, subst. fém.A.— Pointe d'acier utilisée par les aquafortistes (cf. CARABELLI, [Lang. grav.]).B.— Burin à bout plat ou arrondi, qu'emploient les graveurs, les ciseleurs, les clicheurs et les orfèvres. Le même dessin peut devenir onctueux ou sec, coloré ou pâle, selon que l'échoppe du graveur l'aura évidé discrètement ou rigoureusement (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 646).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Var., avec la mention ,,vieilli``, échople ds DG; cette var. est la 1re altération de la forme orig. eschaupre. Étymol. et Hist. 1366 eschaulbre « sorte de ciseau, racloir » (PROST, Inventaires mobiliers, t. 1, p. 82 ds Romania, t. 33, p. 349); 1418 escoppre (Archives du Nord, B 5068, f° 4 v° ds IGLF) — XVIe s., cité ds GDF., s.v. eschalpre; 1579 eschope grav. (H. ESTIENNE, La Precellence du langage françois, éd. E. Huguet, pp. 141-142). Du lat. class. scalprum « burin, ciseau ».
STAT. — Échoppe1 et 2. Fréq. abs. littér. :183.DÉR. Échopper, verbe trans. Graver, ciseler, tailler à l'aide d'une échoppe. Incroyable que Féderspiel eût échoppé ces armoiries qui contresignaient le cadeau [supposé d'Estherazy] (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 308). Spéc., impr. Enlever un jet de métal, un ou plusieurs caractères inutiles ou défectueux. Dans les journaux anglais (...) il arrive fréquemment que les articles des envoyés spéciaux notent et groupent des faits qui vont directement contre la thèse de l'éditorial. En pareil cas, un journal français échoppe, ou bien semonce son envoyé (THIBAUDET, Réflex. crit., 1936, p. 157). P. métaph. Un « humour » capable de jouer d'une façon habile avec leurs préjugés, je veux dire en n'attaquant de leurs vertus que ce qu'ils en échoppent eux-mêmes et qu'ils laissent, comme ils disent, à la masse (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 130). — [], (j')échoppe [
]. Ds Ac. 1835-1932. — 1res attest. a) 1re moitié du XVe s. [éd. 1572] eschopper « érafler d'un coup de lance » (MONSTRELET, Chronique, I, 257 ds GDF.), emploi isolé; b) 1621 éschoppeler techn. (É. BINET, Essai sur les merveilles de nature, p. 115); 1676 eschopper (FÉLIBIEN Dict., p. 576); de échoppe2, dés. -er.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 323.1. échoppe [eʃɔp] n. f.ÉTYM. V. 1230, escope; néerl. schoppe, avec infl. de l'angl. shop « magasin ».❖1 Vieilli ou spécialt. Petite boutique parfois en planches, en appentis et adossée contre un mur. ⇒ Baraque, boutique, magasin. || Une échoppe d'artisan, de cordonnier, de fleuriste. || Les échoppes des bazars, des marchés orientaux, des souks.1 Les quelques maisons de cette ruelle étaient d'étroites bicoques mal alignées et dont les rez-de-chaussée devaient servir d'échoppes depuis le XVIe siècle.Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 45.2 Tantôt, dans les ruelles de l'immense bazar, une somnolence universelle assoupit tous ces commerçants. C'est l'heure des chapelets, des lectures coraniques, l'heure où un ami vient s'asseoir sur le bord de l'échoppe pour bavarder un moment.Jérôme et Jean Tharaud, Fez, p. 63.3 Les échoppes ont encore un ténébreux aspect d'antan et les débits de vins, cette forte et fraîche odeur de cave qui, l'été, se répand au dehors.Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 52.4 Il avait pris pension chez une veuve dans une de ces maisons sans étages que les Bordelais appellent échoppes.F. Mauriac, Un adolescent d'autrefois, p. 151.❖HOM. 2. Échoppe.————————2. échoppe [eʃɔp] n. f.ÉTYM. 1579, eschope; escoppre, 1418; eschaulbre, 1366; du lat. scalprum « burin, ciseau ».❖♦ (1579). Techn. Outil à pointe taillée en biseau qu'emploient les clicheurs, ciseleurs, graveurs, orfèvres. ⇒ Burin. — Pointe d'acier utilisée pour graver à l'eau-forte.➪ tableau Noms d'outils.❖DÉR. Échopper.HOM. 1. Échoppe.
Encyclopédie Universelle. 2012.